L’entreposage à sec, une solution plus sûre pourtant négligée
Une des pistes d’amélioration de la sécurité serait donc de confier certaines questions de sécurité à l’ASN. Mais surtout, plaide Yannick Rousselet, d’opter pour l’entreposage à sec des combustibles usés, plébiscité dans la plupart des pays nucléarisés qui y trouvent une solution provisoire avant le stockage définitif. « Cela consiste à mettre les combustibles dans des conteneurs de 120 tonnes environ, puis dans des alvéoles en béton. Notre idée serait de mettre ça en subsurface, sous un tumulus en terre pour protéger l’ensemble des chutes d’aéronef. Ce serait inerte ! Et la radioactivité protégerait les combustibles usés de toute agression malveillante ou terroriste, puisque la dose serait létale à l’intérieur du conteneur. »
L’entreposage à sec est également la solution préconisée par Yves Marignac. « La sûreté et la sécurité passives d’un entreposage à sec correctement fait sont quoi qu’il arrive intrinsèquement supérieures à ce qu’on peut faire avec une piscine, affirme-t-il. Dans un entreposage à sec, on évite l’effet d’emballement et de lâcher massif de matières radioactives, parce que les assemblages de combustible sont séparés dans différents châteaux et que chaque château offre à la fois une protection contre les agressions extérieures et un confinement. »